Texte 15 : Le portrait d'Euphrosine
I-
Une maîtresse aux
nombreux défauts
a) La longue liste de toutes les critiques
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« vaine minaudière et
coquette » : accumulation de 3 défauts
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« partout, à toute heure en tous
lieux » : ses défauts la suivent où qu’elle aille, montre
l’omniprésence du mauvais caractère
-
« il ya tant de choses, j’en ai tant vu,
tout remarqué » accumulation qui amplifie les défauts
-
« mais par où commencer » :
Cléanthis est désarmée face à la quantité de défauts
-
« je m’y perdis » : métaphore, il
y en a trop
b) Tout et son contraire, un blâme total, versatile,
lunatique
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« elle est triste, elle est
gaie » : antithèse, parallélisme : elle est capable d’avoir des
attitudes complètement opposées
-
« Madame se tait Madame parle » :
antithèse
-
« tristesse et joie » : antonymes
parfaits, oxymore pour exprimer le caractère changeant d’Euphrosine
-
« contente ou fachée » « silence,
discours » : oxymores
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Parataxe juxtaposées permet un rythme très
rapide, aussi rapide que les changements d’humeur d’Euphrosine
-
Les répliques de Cléanthis s’opposent
« Madame se lève, a-t-elle bien dormi » « Madame, au contraire,
a-t-elle mal reposé ? » : locution adverbale « au
contraire » qui accentue cette opposition
-
Répétition de « madame »
-
« c’est tout un » : montre que
Madame regroupe tous les caractères possibles
Euphrosine est obligée d’écouter ce portrait d’elle et cela
est difficile pour elle
II-
Le miroir douloureux
de la vanité
a) Une peinture caricaturale
-
« vaine » « vanité »
-
Champ lexical de l’apparence
« coquette » « minaude » « visage »
« regard » « « regard » « coquetterie »
« belle » « habille » « verra »
« visage » « voir » « miroir » « enlaidit »
« me montrer » -> comique de caractère
-
« Curieuse et jalouse » : rythme
binaire accentuant la vanité
-
« c’est vanités muette » « c’est
coquetteries babillardes » : objet
-
« elle ira aux spectacles, aux promenades,
aux assemblées » : tous ces lieux sont des lieux où on se montre
-
« on se mire, on éprouve son
visage » : rythme binaire
-
« des yeux battus, un teint fatigué, voila
qui est fini » : réaction disproportionnée face à la situation
-
« son visage peut se manifester … il n’y a
rien à craindre » : métonymie, seul le visage importe
-
« cela lui ressemble comme son
visage » : comparaison qui donne l’impression qu’Euphrosine porte le
masque de la coquette
b) Une peinture qui révèle le vrai
-
Douleur d’Euphrosine, il n’y a que la vérité qui
blesse : « n’en voila-t-il pas assez, monsieur ? »
« je n’y saurais » : négations qui montrent quelle a du mal à
supporter
-
« Monsieur » : apostrophe à
Trivelin, presque comme une plainte pour arrêter le supplice
-
1ère personne « qu’on m’apporte
un miroir » : Cléanthis joue le rôle de sa maitresse
-
« comme me voila faite » « que je
suis mal bati » + interjection « ah »
-
« qu’on m’habille » « ne me
regardez pas » : le théâtre dans le théâtre permet de montrer des
réalités, Donc Cléanthis peut ainsi révéler ce qu’elle endure au quotidien
-
« Et cela veut dire : Messieurs,
figurez-vous que ce n’est point moi » : Cléanthis sait comment pense
sa maitresse
è
Effet comique car l’esclave se moque de sa
maîtresse. Caricature qui suscite dans un premier temps le rire puis la
reflexion.
III-
Du rire à la
critique sociale
a) Logorrhée de l’esclave
-
« mais par où commencer » : elle
a tellement de choses à dire quelle ne sais pas par où commencer
-
Cléanthis a le plus de texte
-
Rythme effréné du aux accumulations
b) Mise en valeur des conflits des classes sociales
-
Euphrosine associée à la vanité
« coquetterie »
« vanité »
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Cage sociale : « voila ce que
c’est »
-
« Madame » : satirique. S’oppose
à « nous autres esclaves » : communauté.
-
Cléanthis parle pour tous les opprimés,
généralise sa propre condition d’esclave -> forte opposition aux maitres
Conclusion : La scène 3 est donc le blâme
que Cléanthis fait d’Euphrosine, forcée de l’écouter. C’est ainsi que commence
la rééducation de la maîtresse. La scène est une prise de conscience
d’Euphrosine mais aussi pour le spectateur qui voit, dans ce portrait, ses
propres défauts. Une fois de plus, la clairvoyance des valets est mise en
valeur. Ils ouvrent les yeux de leurs maitres.