Histoire, Thème 2 : La guerre au 20ème siècle


Thème 2 : La guerre au 20ème siècle


Question 1 : Guerres mondiales et espoirs de paix


Chapitre 1 : La Première Guerre Mondiale : l’expérience combattantes dans une guerre totales



Intro :
L’événement déclencheur de cette première guerre est l’assassinat de l’archiduc  François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie à Sarajevo en Bosnie. Elle dura d’aout 1941 au 11 novembre 1918. Elle se déroule en trois phases : la guerre de mouvement (aout – décembre 1914), la guerre de position ou des tranchées (1915- avril 1918) et enfin reprise de la guerre de mouvement d’avril à novembre 1918.
Cette guerre incluse le monde entier. En effet, les pays utilisent leurs colonies pour les besoins en soldats, mais d’œuvre et ressources. Certains combats ont même lieu dans ces colonies.
Les nouvelles technologies apportent de bouveaux moyens de combats comme les combats sous-marins.
Même les femmes et les enfants s’impliquent dans cette guerre. Les civils doivent travailler au service du vainqueur.
Les usines d’armement se développent, les femmes y travaillent.
La propagande encourage les civils à se mobiliser

-> Guerre Totale

De nombreux journaux intimes ayant appartenus à des soldats sont retrouvés. De nombreuses BD relatant les evenements liés à la guerre sont aussi publiées comme Le feu d’ Henri Barbusse.
La guerre est incluse dans les programmes d’histoires des élèves de primaire et de secondaire.
En quoi la 1GM est-elle une guerre de type nouveau ? Comment les sociétés ont-elle fait face à la guerre totale ?

I-                    La violence du front

Une mobilisation du front :
-          74 millions de soldats, la majeure partie Européens dont 8.3 millions pour la France
-          14 millions de cheveux pour tirer les canons
-          Beaucoup de pigeons pour communiquer, envoyer des messages


       a)      Au front

De janvier 1915 à mars 1918, le front ouest a connu une guerre de tranchées avec une seule obsession : percer le front.  
Déroulement :
-          Pillonnage d’artillerie
-          Coup de sifflet
-          Les soldats sortent des tranchées et courent vers la tranchée adverse (<- nécessité d’éviter ou de couper les barbelés)
Il y a très peu de photo de cette époque car la photographie n’est pas assez accessible. On peu tout de même noter que le sol est dévasté, les bâtiments détruits et la végétation complètement rasée.
De nouvelles armes font leur apparition, plus adaptées à ce genre de conflit : les grenades, les lance-flammes et les gaz. Ces derniers, les gaz, sont perçus comme la représentation de l’inhumanité de la guerre.
è Guerre industrielle :  la guerre repose sur les capacités de l’arrière à produire de l’armement suffisamment puissant pour vaincre l’ennemi.
La bataille de Verdun (février 1916 – décembre 1916) est la bataille emblématique pour les français et les allemands, avec tout d’abord, dans les 5 premiers mois, une offensive allemande et ensuite une contre-offensive française.
Bilan :  300 000 morts, 700 000 blessés.

       b)      D’énormes souffrances
  • Des souffrances physiques :
Les blessures, surtout au visage, sont extrêmement handicapantes et répugnantes. De nombreuses personnes ne peuvent être identifiées, de nombreuses personnes ne sont même pas retrouvées.
La fatigue, le froid, la pluie, la boue et  le manque d’hygiène créent des conditions de vie très difficile. La vie dans les tranchées c’est une vie dans les cadavres, le sang, les barbelés et les masques à gaz. Par ailleurs, la nourriture n’arrive pas forcément, certains soldats se nourrissent de rats.
  • Des souffrances psychologiques :
Partir au front c’est quitter sa famille et ses proches. De plus, le bruit des obus et  les cris sont difficilement soutenables. L’obusite est une maladie qui se manifeste par des tremblements incontrôlables causés par les détonations des obus.

      c)       Comment ont-ils tenus ?
De nombreux débats à propos de l’origine de la force des soldats lors de la première Guerre ont lieu depuis les années 1990. Deux écoles s’affrontent :
- l’Historial de Péronne (1992) : maintient que les soldats étaient consentant et tout à fait volontaire de faire cette guerre.
Preuve ? -> Culture de la 3ème république qui prône l’obéissance aux officiers, à l’église. Esprit de camaraderie, esprit de groupe, solidarité. Les lettres écrites et reçues qui permettent aux soldats de s’évader brièvement. Distraction des soldats avec le théâtre et l’artisanat. De plus, la religion était là pour les accompagner (port d’amulettes).

- le Collectif de Recherche International et de Débat sur la Grande Guerre (2005) : les soldats étaient contraints, ne voulaient pas aller à la guerre.
Forte pression sociale : la solidarité au sein d’un groupe pousse les soldats à partir à la guerre. La liberté est relative : les lettres sont lues et censurées avant d’être transmises. Certains soldats, dont la vie privée a été violée, sont accusés de mutinerie et exécutés devant les autres soldats. Lorsqu’ils manifestent leur désir de ne plus faire la guerre, après 1917 et la révolution par exemple, ils sont accusés.
Par ailleurs, les riches sont pointés du doigt car ils ont les moyens de ne pas aller à la guerre.
è Les deux côtés ont raison. Contrainte et consentement ont tous deux leur place dans la guerre. En général, les soldats sont consentants puis ils sont contraints.

II-                  Le second front : l’arrière

        a)      Les civils et la guerre
Autrefois, faire la guerre se limitait à aller combattre sur le front aux côtés des soldats. Au début du 20ème siècle, les nouvelles technologies permettent aux civils de venir en aide aux soldats sans mettre les pieds sur le front.

L’aide des civils :
Les canons à longue portée et l’aviation permettent le bombardement des villes ennemies. L’arrière, et donc les civils, peuvent donc participer.
Les femmes travaillent dans les usines d’armement. Elles remplacent le bétail pour labourer les champs. En clair, elles travaillent très durement.
Les enfants, de leur côté, se privent de beaucoup de choses.
Les civils doivent financer l’effort de guerre (=mobilisation sociale et industrielle visant à subvenir aux besoins militaires d'un État). On leur fait peur pour qu’ils payent. On réveille leur patriotisme grâce à de la propagande diabolisant, animalisant l’ennemi. L’Allemand est perçu comme un barbare sanguinaire.
è Culture de guerre

L’utilisation des civils par l’ennemi :
Lors de la 1GM il y a parfois de grosses pénuries alimentaires principalement dues aux réquisitions de l’occupant. Cela augmente le taux de mortalité du côté de l’arrière. De plus, les civils sont réquisitionnés pour travailler pour l’adversaire. Ils peuvent aussi être pris en otage. Ou tués en signe de vengeance. Ou utilisés comme boucliers humains. Le génocide Arménien (1915-1916) s’estime à plus d’un million de morts. C’est la preuve de violences extrêmes sur les civils pour faire pression sur les gouvernements.




       b)      Gouvernements et sociétés
Tout d’abord, la guerre a eu des conséquences sur les gouvernements. En effet, au début de la guerre ceux-ci sont « soudés », ils s’unissent pour vaincre l’ennemi. Au sein d’un même pays, la guerre est consentie par tous les représentants, donc il n’y a plus de division politique -> union sacrée.
Cette union disparait fin 1917. Les gouvernements deviennent de plus autoritaires. En France, Clémenceau est au pouvoir. Les arrestations et accusations pour trahisons se multiplient.
Exemple : Affaire Malvy. Malvy  est accusé d'avoir fourni des renseignements à l'Allemagne sur les projets militaires et diplomatiques français et d'avoir favorisé les mutineries militaires de juin 1917.
A l’échelle des sociétés, l’opinion est totalement contrôlée : les journaux sont censurés. La  propagande permet aussi de montrer l’allemand comme l’ennemi, comme un animal qui tue la culture. On bourre le crâne des sociétés, on exagère, on ment. Les scientifiques, figure de l’honnêteté, mentent aussi aux populations.

III-                Au sortir de la guerre
Le contexte. Nous sommes en 1917. Il vient de se passer 2 révolutions en Russie. La première a amené les Bolcheviks au pouvoir. Ceux-ci demandent l’armistice et un traité de paix. En mars, les allemands ne combattent, donc, plus que sur un seul front : le front français. Puis, un blocus est crée qui provoque une grande famine en Allemagne. Les alliés de l’Allemagne sont épuisés, ils demandent l’armistice. Le 9 novembre 1918, la révolution à Berlin menée par les spartakistes provoque l’abdication de l’empereur d’Allemagne Guillaume 2. Un gouvernement socialiste se met en place, avec Ebert à sa tête.

      a)      Une population européenne « saignée à blanc »
Bilan humain :
- 9 millions de morts
- 1.5 millions de disparus
- de nombreux mutilés qu’il faut réinsérer dans le vie -> prothèses, systèmes d’articulation
- Plus de morts que de naissance : déficit des naissances
- quelques milliers de civils morts
- des veuves, des orphelins qui touchent une maigre compensation
- les enfants de soldats deviennent les pupilles de la nation
- On rapatrie les corps
- Les veuves blanches : femme ayant perdu son fiancée -> ne peux plus se marier pour ne pas trahir la mémoire de son homme




       b)      Traumatisme moral
« Nous autres, civilisations, savons maintenant que nous sommes mortelles » Paul Valery
La population prend conscience de l’énorme sacrifice que la France a fait. Peu à peu, un devoir de mémoire et d’honneur aux morts s’installe. Des monuments aux morts voient le jour dans chaque ville, dans 36 000 communes. Les civils se battent pour que le rapatriement des corps se fasse correctement.
Le traumatisme moral se fait ressentir particulièrement dans la somme, avec 20 000 morts anglais. C’est pourquoi, avant même la fin des conflits, les familles et les touristes se rendent sur les lieux de décès pour se recueillir. Encore de nos jours, de nombreux anglais viennent dans la somme.
En 1920, la tombe du soldat inconnu voit le jour sous l’arc de triomphe. En 1923, une flamme y est allumée en permanence.  C’est un lieu emblématique du souvenir.
Dès 1917, des associations voient le jour. Des associations d’anciens combattants qui aident les soldats à retrouver cette solidarité présente au front. Sinon, seuls, les soldats s’isolent, traumatisés par les horreurs de la guerre.


      c)       Un espoir de paix au lendemain de la 1GM : la création de la SDN
La SDN est une organisation créée avec la signature du traité de Versailles, le 28 juin 1919. Les objectifs de la SDN étaient le désarmement, la prévention des guerres, la résolution des conflits de façon pacifique. Elle gère les conflits frontaliers à l’aide de plébiscites. La SDN contrôle certaines villes comme Dantzig qui est très convoitée et source de conflits. La SDN donne la Syrie et le Liban sont donnés aux Royaume-Unis. Le siège est à Genève.
Chaque pays membre dispose d’une voix afin de voter pour des mesures proposées. S’il n’y a pas unanimité, si, par exemple, un pays décide qu’il n’est pas pour l’arrêt des combats ou le règlement d’un conflit, la SDB vote l’embargo de ce pays. La SDN peut aller jusqu’à une intervention militaire où chaque pays devrait fournir le contingent pour lutter contre le pays en désaccord.
En 1925, la France et l’Allemagne se réconcilient avec le pacte de Locarno. Puis l’Allemagne est incluse dans la SDN en 1926. En 1928, « l’esprit de Genève » est à son apogée avec le pacte Briand-Kellogg signé par 63 pays, dont l’Allemagne, qui défini la guerre comme étant hors la loi.
Toutefois, la SDN est considérée comme impuissante. Les USA n’en font pas partie, étant isolationnistes. Et la crise mondiale des années 30 va amorcer un retour au protectionnisme et à l’autarcie. Par ailleurs, les dictatures ouvertement expansionnistes comme l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie fragilisent la SDN et ses principes.
Par exemple, les Italiens veulent posséder la totalité de la corne de l’Afrique. Il leur manque juste l’Ethiopie, seul pays non colonisé. L’empereur d’Ethiopie se rend à Genève et demande l’intervention de la SDN. De dures sanctions économiques furent infligées à l’Italie.


Conclusion : La 1GM est de type nouveau par l’ampleur de la mobilisation, tant sur le front qu’à l’arrière, par l’ampleur des pertes, par une déshumanisation de l’adversaire, liée aux nouveaux moyens techniques : les gaz sont considérés comme un nouveau pas franchis dans l’horreur  et par la propagande, le contrôle de l’opinion. Selon certains historiens, les sociétés ont été brutalisées pendant ces 4 ans de guerre et on assiste à une situation paradoxale : une partie de la population va soutenir des mouvements ouvertement violents (fasciste, nazi), l’autre partie est pacifiste, à l’esprit de Genève.