Histoire, thème 5 : Les français et la République


Thème 5 : Les français et la République


Question 1 : Lé république, les 3 républiques



Chapitre 1 : Les 3 républiques


Intro :

République : mot d’origine latine (Res publica, la chose publique). Régime politique à Rome, juste avant l’empire. Les gouvernements sont élus par le peuple ou une partie du peuple. Le pouvoir n’est pas héréditaire. Régime politique rare à la fin du 19ème siècle en Europe. En effet, seulement 2 en France et en Suisse. Après le 19ème, le Portugal l’a adoptée. Toute république n’est pas une démocratie.
Frise p.313 : La première république en France date de 1792. Après que le roi ai été arrêté par la foule, se construit une république fragile qui devient dictatoriale à cause de la guerre. Comme souvent en période de guerre, de crise ou autre, la population a besoin d’un homme providentiel. Napoléon Bonaparte arrive donc au pouvoir après un coup d’état et établit un Empire. Nouvelle évolution en 1848, après la défaite à Waterloo, proclamation d’une seconde république. Les élections se font au suffrage universel direct masculin. Napoléon III fait ensuite un coup d’état et rétablit l’Empire. En 1870, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse, qui est à l’époque un état allemand. En 1870, la 3ème république est instaurée. 1946 est le début de la 4ème république et 1958 le début de la 5ème. Nous sommes actuellement dans la 5ème. En 1962, à la suite d’un referendum de De Gaulle, le suffrage universel direct est instauré.
Une constitution  est un ensemble de lois qui organisent les relations gouvernants/gouvernés.


Problématique : Comment les français ont-ils peu à peu adopté la République ?

Plan :
I-                    L’enracinement de la culture républicaine
II-                  Les combats de la Résistance pour une refondation de la république
           III-                Une nouvelle République 1958-1962





I-                    L’enracinement de la culture républicaine


       1)      Etablir un régime républicain, un consensus difficilement atteint


1871 : L’Allemagne veut signer un traité de paix avec la France pour leur prendre la Moselle. Seulement, les allemands ont besoin d’un gouvernement légal en face d’eux, sinon le traité de paix n’a aucune valeur. En effet,  Napoléon III est alors emprisonné, la France est dirigée par un gouvernement provisoire. L’élection d’une assemblée nationale est autorisée. Les premières lois constitutionnelles ne seront votées qu’à partir de 1875. Elles créent la 3ème République.
Le fonctionnement des institutions aboutira à un régime parlementaire 4 ans plus tard. En 1879, J. Grevy, le nouveau président républicain dit « Je n’entrerais jamais en lutte avec la volonté nationale ».
Le parlement domine, il détient les pouvoirs législatif et exécutif :
- Le président choisit son chef de gouvernement à l’assemblée
- Le chef de gouvernement est responsable devant l’assemble. En cas de désaccord, l’assemblée peut le forcer à démissionner.
1p314 : Le pouvoir législatif appartient à deux chambres : les députés élus au suffrage universel direct et les sénateurs élus au suffrage universel indirect.  Ces 2 chambres peuvent renverser le gouvernement.



2)      « Le premier devoir de la république est de faire des républicains » F. Buisson, inspecteur de l’instruction primaire

Voici les éléments mis en place afin de créer une culture républicaine commune :
-          Des élections

-          Le mélange des classes sociales

-          Le vote des lois qui garantissent des libertés :
- liberté de presse de 1881 qui permet le droit à l’opinion et à la pluralité
- le droit de se syndiquer de 1884, loi qui possède des limites
- la loi sur les associations de 1901 qui permet la création des partis politiques
- en 1882, les maires sont élus par leur conseil municipal, et non plus nommé par le préfet

-          Des symboles permettant une indentification (directement liés à 1789)
- La Marianne : allégorie, bonne phrygien
- drapeau tricolore
- figures emblématiques des lumières
- fête de la fédération du 14 juillet 1790

-          Ecole primaire pour tous : Les lois Jules Ferry (homme politique + président du conseil). Il prône l’école gratuite obligatoire de 6 à 13 ans pour les filles et les garçons. En, 1886, Goblet instaure la laïcité à l’école. De plus, les programmes sont nationaux et les instituteurs formés de la même façon. Ils sont surnommés les Hussards noirs de la République. On appelle ça l’école Normale. Cependant, la mixité n’est pas encore prise en compte et les filles ont un programme différent des garçons. Ils ne veulent pas que celles-ci s’émancipent grâce à l’école. Les garçons ont un devoir patriotique et depuis 1889 ont un service militaire obligatoire. Avant ce service a lieu le conseil de révision qui est un rite de passage pour devenir un homme. C’est ce conseil qui déterminera si l’homme est capable de faire la guerre ou pas. Cela permet la mobilisation de beaucoup d’hommes en cas de guerre.


3)      Néanmoins, une république qui a dû faire face à des crises graves

a)      La crise Boulangiste 1886-1889
Boulanger et Clémenceau, deux députés, sont politiquement opposés. Boulanger veut faire des referendums et un pouvoir exécutif fort alors que Clémenceau veut un pouvoir législatif fort.
La description de Boulanger à travers une illustration dans le journal La Bombe. Elle représente les 100ans de la fête de la fédération et date du 14 juillet 1889. On y voit le Général Boulanger avec un canon « suffrage universel » tirant sur les députés. Il tient le drapeau français. Il faut savoir que Boulanger est le premier à utiliser la réclame. Des confitures, alcool, assiettes, pipes et un tas d’autres produits dérivés sont de marque « Boulanger ». Ceci est la preuve que Boulanger est quelqu’un de très populaire. Toute cette action publicitaire a nécessité beaucoup d’argent. Cet argent provient des monarchistes qui espèrent récupérer le pouvoir (rétablir monarchie) en l’utilisant.
Après qu’il ait été élu député, son entourage monarchiste le presse pour qu’il fasse un coup d’état. Sauf que Boulanger se tâte, il attend, il hésite. Ce qui laisse le temps à l’état français de l’arrêter (sans doute ont-ils appris qu’un coup d’état se préparait). Boulanger s’enfuit et se suicide sur la tombe de sa maîtresse.



b)      L’affaire Dreyfus
Dreyfus est un capitaine juif originaire d’Alsace (région allemande depuis 1870). Il est accusé d’espionnage au profit de l’Allemagne. Une femme de ménage avait, en effet, trouvé un « petit bleu » dans une poubelle parlant d’armes et d’autres. Après une analyse graphologique, considérée comme une science exacte à cette époque, il est condamné. Cela fait la une de tous les journaux et Dreyfus est haït par une bonne partie de la population. Sa femme et son frère ne croient pas en sa culpabilité et pour cause : de nombreuses irrégularités au cours du procès, des preuves étouffées…. Ils essaient par tous les moyens de réunir des gens (politiciens, journalistes …) qui veulent, comme eux, une révision du procès. En 1898, l’affaire Dreyfus éclate. La population se divise en deux clans. Les dreyfusards et les antidreyfusards qui pensent que l’on « ne peut pas remettre en cause l’armée ». Un gouvernement de défense nationale se met alors en place. L’état accepte un deuxième procès. Cependant, Dreyfus est encore reconnu coupable mais cette fois, avec des circonstances atténuantes. Puis, l’état le gracie. Malgré ça, son entourage continue de se battre pour obtenir la reconnaissance de son innocence.
Peu après, Dreyfus est réhabilité. Autour de cette crise  s’est crée un antisémitisme violent.
Après cette histoire, les militaires sont subordonnés au pouvoir civil et l’idéal républicain devient le refus de l’antisémitisme. La laïcité de l’état progresse.
La 3ème République dura jusqu’en 1940. Les institutions républicaines sont solides et traversent la 1ère guerre mondiale dans être remises en cause.




II-                  Les combats de la Résistance, pour une refondation de la République (1940-1946)

1)      De nouveau, un régime né de la défaite

La guerre est déclarée en septembre 1939 mais ne débute vraiment qu’en mai 1940 avec l’attaque allemande (cf carte p.327) contre la Belgique le Luxembourg et la France.
Document, La guerre des animaux, BD de Calvo de 1944. Les français fuient en précipitation. C’est l’exode de 1940. Puis, l’armée fuit avec les civils ainsi que les riches dans leur voiture. Cela crée un encombrement des routes, un désordre complet. Comme nous l’avons dit plus haut, en cas de panique et de crise, la population est tentée d’appeler un homme providentiel.
Le discours de Pétain, 17/06/1940 : Pétain a alors 84 ans. Il est le vainqueur de Verdun et est nommé le 18juin président du Conseil. Il demande l’armistice qui sera signée le 22 juin. Beaucoup de soldats arrêtent le combat à l’écoute de ce discours et se font capturer par les Allemands (<- armistice réellement signée QUE le 22 juin).
La France est donc occupée au Nord et libre au Sud. Ils sont séparés par la ligne de démarcation. La Moselle est rattachée au Reich, le nord pas de calais à Bruxelles et le gouvernement s’installe à Vichy (ville d’hôtes + proche de la ligne de démarcation). Le 10 juillet 1940, Pétain demande à voter les pleins pouvoirs pour changer la constitution. Les parlementaires votent oui majoritairement. C’est la fin de la 3ème république et le début du régime de Vichy.
1p328 : Pétain détient les 3 pouvoirs et les assemblées ne se réunissent plus. Le mot République est effacé.
3p328 : symbolisation des deux France. D’un côté, la France de Pétain. Travail Famille Patrie, traditionalisme, patriotisme, beaucoup d’enfants, autorité du père, ordre, discipline. De l’autre,  La mauvaise France. Paresse, Démagogie, Internationalisme, Socialisme, juif, avarice, parlement.
Le régime de Vichy collabore après l’entrevue de Montoir. Pétain collabore dans le but d’adoucir l’occupation, de libérer le million de français emprisonné en Allemagne.
Cette collaboration est d’abord policière mais aussi économique : les entreprises française travaillent pour l’Allemagne et la France doit lui envoyer des travailleurs ; 1943 : STO, Service du travail obligatoire.
2p331 : Métaphore. Il faut empêcher le communisme d’envahir l’Allemagne.
La collaboration n’a pas arrangé les choses comme le voulait Pétain.


2)      Des résistances diverses qui vont s’unir autour d’un projet républicain

Les actes de résistance commencent dès 1940. Cependant, ce sont des actes isolés. Les gens résistent par de petites actions, il n’y a pas d’organisation, pas d’impact.
1p344 : Le 18 juin 1940, sur la BBC, discours de De Gaulle. Avant ce 17 juin, il était secrétaire d’Etat et avait été envoyé à Londres pour des négociations avec Churchill. A son retour en France, Pétain est président du conseil, tout a changé. Il repart donc en Angleterre. Ce discours est une réponse à celui de Pétain. Il invite les soldats et les ouvriers à le rejoindre à Londres. Pour rendre cela possible, il a besoin de l’aide matérielle de Churchill.
La situation change à partir de 1941 :
Juin 1941 : malgré le pacte de non-agression d’aout 1939, l’Allemagne nazie attaque l’URSS. Le pacte est alors rompu. Les communistes français peuvent donc résister. 
22 octobre 1941 : Les allemands exécutent des otages français en réponse aux attentats. Guy Mocquet deviendra le martyr, la figure emblématique de ces exécutions.  -> critique de la collaboration, envie de se venger
Décembre 1941 : Entrée en guerre des USA.
1942 : rafles massives de juifs (rafle du vel d’hiv, 13 000 juifs déportés). Port de l’étoile jaune, obligatoire en zone occupée.
11 novembre 1942 : invasion de la zone libre. Les soldats français au Maghreb n’ont pas empêché les Britanniques, les Américains et les Canadiens de pénétrer.
Février 1943 : Capitulation de l’armée allemande devant Stalingrad. Création du STO et création de la Milice. Celle-ci est faite de volontaires qui s’engagent à lutter avec les allemands pour traquer les juifs et les résistants.
Ceci engendre l’augmentation du nombre de résistants qui cherchent à s’organiser en réseaux et mouvements (def p.336). Souvent en rivalité, ils forment la résistance intérieure.
Doc 4 p 335 : En quoi ne s’agit-il plus uniquement de libérer la France ?
C’est un discours qui essaye de prévoir, de donner un programme pour quand la France sera libérée. On peut relever le fait qu’une assemblée sera crée, le droit de vote pour les femmes, le droit de se syndiquer, les libertés intérieures, la laïcité, la sécurité sociale. En bref, de Gaulle veut une république.
Cp337 : Jean Moulin réussit à créer le CNR (Conseil National de la Résistance). Il y fait entrer des grands mouvements et réseaux, des représentants des syndicats, des représentants des partis et des politiciens (dont les communistes). Ils élaborent un programme. Ils veulent que l’autorité de De Gaulle soit reconnue.



3)      La libération et la refondation de la République

Rappel de quelques faits historiques :
6 juin 1944 : débarquement allié en Normandie
15 aout 1944 : débarquement allié en Provence
Depuis le 3 juin 1944, De Gaulle est le chef du GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française)
Le 25 aout, Paris est libéré. De Gaulle prononce un discours à l’Hôtel de ville.
1p338 : De Gaulle met en valeur le rôle de la France dans la libération de Paris alors qu’elle n’a rien fait, ceci est exagéré. De plus, il ne fait aucune allusion au régime de Vichy, comme s’il n’existait pas. Il fait comme si tous les français avaient toujours été des résistants et comme si la République n’avait jamais été enlevée. Ceci est confirmé par l’ordonnance du 9 aout 1944 (2p339)



Que deviennent les collaborateurs ?
Les semaines de la Libération sont une période de trouble et de règlement de compte appelée l’épuration sauvage. Cette situation est illégale.
4p339 : Photo prise en Normandie, l’un des premiers territoires libérés. Les femmes ont été tondues pour avoir eu des relations avec les allemands : on leur enlève leur féminité et on a plus de mal à les reconnaître. C’est une photo posée pour immortaliser leur humiliation. Cette collaboration est appelée la collaboration horizontale.
Autre photo, le 16 aout 1944 à Chartres. Photo de R. Capa, « la tondue de chartres ». La tonte est faite dans une atmosphère de fête après la Libération.
Virgili pense que les hommes qui tondent ces femmes le font pour recouvrer leur virilité.
De Gaulle nomme des Commissaires de la République au fur et à mesure de la Libération des territoires. Ils sont chargés d’empêcher tous les troubles. Des tribunaux sont crées pour juger les collaborateurs. L’épuration devient légale. La police est le corps qui a été le plus épuré. L’épuration des intellectuels et de artistes a été la plus dure. En effet, ils sont accusés d’avoir encouragé la collaboration. Ces gens, après avoir été jugés, perdent, dans 95% des cas, leurs droits de citoyens. Les autres vont en prison. Cette épuration durera toute l’année 1944 et servira à effacer les vestiges de Vichy. Le procès le plus important est celui de Pétain. Celui-ci est condamné à mort puis gracié.
En mars 1944, le CNR avait adopté un programme à mettre en œuvre à la Libération (1p.340). Ce programme a beaucoup été inspiré du communisme. En effet, il met en valeur l’ouvrier qui était rejeté pendant le régime de Vichy. La nationalisation est mise au cœur de ce programme.

En quoi la création de la sécurité sociale ferme les portes à la misère ? Quelles valeurs veulent défendre le gouvernement ?
En 1945, la sécurité sociale est créée. C’est le remboursement total ou partiel des dépenses liées à la santé, aux accidents du travail, des grossesses, des retraites ou aux allocations familiales. Grâce à la sécurité sociale, avoir 4 enfants n’est plus un problème. Les valeurs sociales et de solidarité sont ici mises en valeur.
En avril 1944, le gouvernement annonce le droit de vote des femmes. Elles voteront pour la première fois en 1945. (Anecdote : les militaires de carrière n’avaient pas le droit de vote avant cette loi)
Dès 1945, le fonctionnement démocratique est rétabli. En octobre, après un référendum, les français disent ne pas vouloir un retour à la III ème République. L’assemblée qui est votée est donc une assemblée constituante. Trois partis remportent les élections à quasi-égalité : les communistes, les socialistes et le MRP (Mouvement Républicain Populaire). Les premiers travaux de cette assemblée ne plaisent pas à De Gaulle qui démissionne en janvier 1946.
En mai 1946, une nouvelle constitution est soumise au vote des française. Elle est refusée. En septembre, nouvelle tentative. Cette fois les français acceptent. C’est le début de la IVème République.

5p341 : Le gouvernement ne peut fonctionner que s’il est accepté par l’assemblée. En effet, le gouvernement est investi, il est responsable devant l’assemblée. Le pouvoir législatif est détenu par l’assemblée nationale. C’est donc un pouvoir parlementaire.
Pendant toute la IVème République, il y a eu beaucoup de changement de gouvernement. Les politiques n’étaient pas stables.





III-                Une nouvelle République 1958-1962


1)      La crise algérienne et le recours à un homme providentiel

1954 : Début de la Guerre d’Algérie par une série d’attentats concertés de la part du FLN (Front de Libération Nationale).
Le gouvernement envoie le contingent (ensemble de citoyens qui font ou ont fait leur service militaire). Les forces politiques se divisent :
- Pour le maintien d’une Algérie française
- Pour une solution négociée avec le FLN
Les gouvernements sont incapables de résoudre cette crise, ils se succèdent rapidement.
2p.344 : les algériens réclament le retour de De Gaulle au pouvoir. Les militaires n’obéissent plus à l’autorité de l’Etat ce qui peut entrainer une grave crise pour la République.
3p345 : La réponse du président de la République -> René Coty nomme De Gaulle président du  Conseil. De Gaulle demande ensuite les pleins pouvoirs afin de rédiger une nouvelle constitution. Elle verra le jour en septembre 1958 et sera votée à 80% par les français. Toutefois, les communistes accusent De Gaulle de vouloir un pouvoir personnel.
2)      Une constitution sur mesure pour De Gaulle.
2p346 : Le président est élu par un collège électoral de 80 000 personnes (conseillers municipaux et généraux).  Le président nomme le Premier Ministre qui est responsable devant l’assemblée. Le président peut dissoudre l’assemblée et consulter les français par référendum.  Il est le chef des armées, chef de la diplomatie et dispose de pouvoirs spéciaux en cas de crise grave (article 16).
Le pouvoir Législatif appartient à deux chambres (l’assemblée et le sénat). La loi à voter fait la navette entre les deux chambres. Cependant, le sénat a plus de pouvoir que l’assemblée. Si l’assemblée vote une mention de censure, le gouvernement doit démissionner.
C’est un régime semi-présidentiel : le président a plus de pouvoir que lors de la IVème République mais il ya  toujours un premier ministre responsable devant l’assemblée. De plus, les gouvernements sont stables.




3)      La pratique du pouvoir

3p344 : En 1961, cela fait 3ans que De Gaulle est au pouvoir. Il a été appelé pour résoudre la crise algérienne. La photo a été prise dans un département rural pauvre. De Gaulle devient populaire, connu de tous. De plus, De Gaulle utilise la télévision pour communiquer avec les français.
1p269 + p.292-293 : De Gaulle achève la décolonisation en Afrique. « L’Afrique noire »  en 1960 et l’Algérie en 1962.
Après la signature des accords d’Evian, des attentats des membres de l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète),  groupe terroriste partisan de l’Algérie française, sont orchestrés.  C’est un choc dans l’opinion publique. En effet, ces attentats provoquent un sentiment d’inquiétude et d’indignation chez les français. De gaulle profite de l’émotion pour proposer un referendum concernant le mode d’élection du Président de la République. Le suffrage universel direct est voté en octobre 1962 avec 62%. Cependant, certaines minorités protestent.
5 p.349 : Pierre Mendes-France dénonce le SUD qui, d’après lui, risque de créer un pouvoir personnel. Le parti communiste est aussi opposé au SUD qui renforcerait le présidentialisme. 
De Gaulle se représentera pour être réélu. Son mandat dura de 1946 à 1969.
Conclusion : La république s’est installée progressivement après la défaite de 1870. Les républicains qui arrivent au pouvoir font tout pour la consolider et empêcher le retour à la monarchie. La Première Guerre Mondiale n’est pas une rupture. En revanche la défaite française, au début de la Seconde Guerre Mondiale, permet l’établissement d’un régime autoritaire et collaborateur. Toutefois, l’idéal républicain se construit peu à peu pendant la Résistance. La constitution de la IVème république présente les mêmes inconvénients que celle de la IIIème République. Face à son impuissance pour régler la décolonisation, De Gaulle revient au pouvoir et, par referendum, met en place la Vème république dont les institutions sont un compromis par rapport au régime Parlementaire. Le président de la République devient le personnage central de l’Etat. Ce régime s’est révélé durable. Cependant, certains hommes politiques, comme Arnaud Montebourg, appellent à une VIème République.








Question 2 : La République et les évolutions de la société française


Chapitre 2 : La République et la question ouvrière : le front populaire


Intro :

Le contexte avant-guerre :
Au milieu du 19ème siècle, les élites prennent conscience que les ouvriers vivent dans des conditions de vie difficiles. C’est ce qu’on appelle « la question ouvrière ». De leur côté, les ouvriers essayent de s’organiser pour avoir des droits. Ils manifestent (et ne respectent donc pas l’autorité), font grève. Cela ne plaît pas aux élites.
« Classe laborieuse, classe dangereuse »
En janvier 1871, une demande d’Armistice est faite avec la France. En février, les allemands autorisent des élections. De mars à mais, les parisiens d’origine populaire (le deuxième siège de Paris) refusent l’armistice. Les personnes qui refusent ainsi l’autorité de l’Assemblée forment un gouvernement autonome : La Commune. Leur programme est révolutionnaire, ce qui n’est pas sans rappeler 1792. En effet, ils veulent une égalité hommes/femmes et un état laïc. La Commune compte beaucoup de socialistes et de communistes. Cependant, l’Assemblée riposte.
La semaine sanglante est une semaine pendant laquelle les troupes de l’assemblée ont fait 10 000 morts parmi la Commune. Celle-ci est écrasée. Par ailleurs, cela montre que la République est aussi synonyme d’ordre. Il faut montrer que l’on peut être à la fois républicain et défendre l’ordre. Toutefois, la législation sociale reprend le dessus avec la limitation du temps de travail pour les femmes et les enfants et le droit de se syndiquer.
En 1895, les syndicats (appelés « bourses de travail ») se regroupent en un seul syndicat : la CGT (Confédération Générale du Travail).
Une caricature de Grandjouan datant du 1er mai 1907 dénonce l’emprise du capitalisme dirigé par Clémenceau, sur les ouvriers. Il accuse ce capitalisme d’être dissimulé derrière le mot République.

Le contexte après-guerre :
La France des années 30 est une France, au niveau économique, peuplée de 500 000 chômeurs. La France est moins touchée par le chômage que les autres pays. Au niveau politique, la France est sous un régime parlementaire qui a des faiblesses. En effet, c’est un régime instable appelé « La valse des ministères »
En 1936 eu lieu des élections législatives qui ont rendues victorieux le Front Populaire. Celui-ci est composé du parti radical (surnommé « radis »), le parti socialiste et le parti communiste. La chambre contient, cependant, plus de socialistes. Logiquement, le Président du Conseil sera donc socialiste. C’est Léon Blum.

Problématique : En quoi le gouvernement a-t-il répondu aux attentes des ouvriers et les a-t-il rapprochés de la République ?

Plan :
I-                    La crise des années 30 accroît l’inquiétude et le mécontentement
II-                  L’expérience du Front Populaire : une « embellie » qui a marqué durablement les esprits
III-                Mais « une embellie » de courte durée


I-                    La crise des années 30 accroît l’inquiétude et le mécontentement

a)      La question ouvrière

1p.360 : Simone Weil fait partie d’une élite intellectuelle. Elle décide, un jour, de travailler dans les mêmes conditions que les ouvriers. Cette action lui permet de dénoncer leurs conditions de travail. En effet, la cadence est infernale, le travail à la chaîne et le Taylorisme sont insoutenables.
2p.360 : Couverture d’un mensuel « Lecture pour tous » qui s’adresse aux ouvriers, aux artisans, à toute la famille. Cette couverture a un double sens : Si on dit que l’homme est derrière les grilles, cela traduit le chômage du à la crise d’octobre 1931 qui a fortement touchée les ouvriers. Si on considère que l’homme est à l’intérieur des grilles cela montre que l’ouvrier est emprisonné dans son entreprise.
En 1935, il y a 500 000 chômeurs. Les chômeurs organisent une marche de la faim. Ils marchent de Dunkerque jusqu’à Paris pour manifester leur mécontentement. 


b)      L’affaire Stavisky

Stavisky est un juif d’origine Ukrainienne. C’est un escroc. L’affaire éclate en 1934. Le Canard Enchainé suggère que Stavisky a été tué par des gendarmes. C’est la théorie du complot. En effet, Stavisky aurait été arrêté et aurait accusé des personnes haut placées de l’avoir aidé dans son escroquerie. En le tuant, ses personnes influentes ne sont pas inquiétées.
Cette affaire devient une affaire politique qui déclenche un courant d’antiparlementarisme et relance l’antisémitisme.
Le 6 février 1937, une manifestation antiparlementaire composée de Ligues d’anciens combattants et autres, a lieu place de la Concorde. Celle-ci se termine mal puisque les policiers tirent et font une vingtaine de morts.


c)       L’arrivée au pouvoir des socialistes

Quelle analyse les socialistes en ont faite ?
Les socialistes pensent que cette manifestation est en fait une tentative de prise de pouvoir de l’extrême droite, un coup de force.  Parallèlement, en janvier 1933, Hitler est nommé Chancelier. Pour contrer cette montée de l’extrême droite, les partis de gauche concluent une alliance électorale : Le Front Populaire. Ils ont un programme consensuel « Pain, Paix, Liberté ». Le Front Populaire l’emporte et le socialiste Léon Blum est nommé Président du conseil.



II-                  L’expérience du Front Populaire « une embellie » qui a marqué durablement les esprits
p.358 : Décrivez la scène.
La scène se passe dans la cours d’une usine. Il y a beaucoup de femmes, en blouse, qui ont entre 30 et 40 ans. Ces femmes dansent. Elles font grève en occupant l’usine -> atteinte au droit de propriété privée et elles empêchent les ouvriers non-grévistes de travailler.
Cette grève a lieu juste après l’élection de Front Populaire. Les ouvriers veulent faire pression sur ce nouveau gouvernement pour obtenir des améliorations dans leur vie. La France est alors gelée par ces grèves.
Comment le Front Populaire réagit face à ces grèves ?
Le gouvernement va jouer le rôle d’intermédiaire, d’arbitre entre le patronat et les travailleurs.
9p.363 : Les ouvriers acquiert des droits sociaux ou ceux-ci sont renforcés. A cela s’ajoute la hausse des salaires moyens. On aspire à plus d’égalité. Puis, les accords Matignon viennent renforcer la liberté syndicale. Peu après, des mesures très symboliques ont été mises en place :
- Les deux semaines de congés payés
- Tarifs SNCF réduits pour les ouvriers
- 40h par semaine + journée de 8h = 2 journées hebdomadaires de repos
- Baisse du prix des musées + enseignement de l’art à l’école
- Allongement de la scolarité obligatoire jusqu’à 14ans
Les ouvriers peuvent donc partir en vacances, ils découvrent la mer, la montagne. Ils accèdent au même niveau de vie que la Bourgeoisie. Ils ne sont plus considérés comme une classe dangereuse.




III-                Une « embellie » de courte durée

a)       Au niveau politique
Une forte opposition politique des forces de droite et des possédants se met en place. Les campagnes sont violentes, l’antisémitisme l’est aussi. (Rappel : Léon Blum est juif)
Dans les journaux de droite, on se  déchaine contre les juifs. De nombreux dessins caricaturaux contre les juifs voient le jour. Ce qui n’est pas dans rappeler l’Affaire Dreyfus (1894 – 1906) .
Peu après, le gouvernement est fragilisé par l’absence de soutien du parti communiste et par le contexte international difficile.
En effet, il y a une guerre civile en Espagne. Le général Franco a l’appui de l’Eglise et des monarchistes espagnols. Le Front Populaire ne sait pas s’il doit intervenir en Espagne, s’il doit aider le Frente Popular ou pas. Le part communiste le pousse à l’intervention mais Léon Blum refuse. Le gouvernement perd donc le soutien du Parti Communiste.


b)      Au niveau économique


La République doit faire face à des échecs économiques importants. En effet, le gouvernement de peux plus emprunter d’argent car les capitaux partent à l’étranger. De plus, le patronat a augmenté les prix des produits pour rééquilibrer l’augmentation des salaires. Il y a donc une forte inflation des produits qui gomme l’augmentation des salaires.
è Déficit du budget. Blum demande les pleins pouvoirs financiers au parlement qui refuse.


En 1937, Blum démissionne. Daladier, un radical, est nommé à sa place. En 1938, le front populaire est dissout.

Conclusion :
Sous le gouvernement du front populaire, pour la 1ère fois la grève n’a pas été réprimée. Le gouvernement a joué un rôle d’arbitre et a obtenu des accords qui changent la vie des ouvriers au niveau économique et social. Ils deviennent un groupe reconnus qui n’est plus une « classe dangereuse ». Ils ont accès à des loisirs, à la culture. Ils sont intégrés dans la République. Toutefois, l’embellie est de courte durée car les relations internationales deviennent très tendues.












Question 2 : La République et les évolutions de la société française



Chapitre 3 : La République, les religions et la laïcité depuis les années 1880


Intro :
Les religions, en France, à la fin du XIXème siècle : la religion catholique domine, la religion protestante et la religion juive. Les protestants et les juifs, depuis la Révolution, on les mêmes droits que les catholiques. L’Eglise catholique a une particularité : il y a l’autorité suprême du Pape.
1870 : dogme de l’infaillibilité pontificale.
Au niveau local, les évêques et les curés sont les relais de l’autorité du Pape. Or L’Eglise catholique représente une force très conservatrice. En effet, elle soutient les courants monarchistes et les antidreyfusards.
Depuis 1801, il y a le régime du Concordat : traité entre le pape et une nation. Dans ce concordat, il est prévu que les évêques sont investis par le Pape. En revanche, c’est l’état qui rémunère le clergé. Cependant, les républicains sont souvent anticléricaux. Ils s’opposent à l’influence de l’Eglise. Les républicains s’appuient sur les idées des Lumières et défendent la laïcisation de l’Etat. Ils pensent que la religion ne doit exercer aucun pouvoir politique sur l’état.
Il s’agira de montrer comment les républicains ont-ils laïcisé la République.
Plan chronologique :
I-                    Laïciser pour « faire » des républicains
II-                  L’apaisement et la sécularisation de la société au XXème siècle
III-                Toutefois, une société encore imprégnée de la culture chrétienne et face à de nouvelles revendications




I-                    Laïciser pour « faire » des républicains
Rappels :
1882 : Lois Jules Ferry, l’école devient laïque. Toutefois, le jeudi est consacré au catéchisme.
1884 : plus de prières au Parlement
1886 : Loi Goblet, les enseignants doivent être laïques
1889 : la loi autorise le divorce
1894-1906 : Affaire Dreyfus, nouvelle poussée de l’anticléricalisme
1899 : Gouvernement de Défense Républicaine
1901 : Loi sur la liberté d’association

Combes, président du conseil (1902-1905) mène un anticléricalisme de combat.
Etude d’une caricature :
Combes est représenté comme un diable écrasant un prêtre. Un corbeau est posé sur sa tête, représente le surnom des prêtres de l’époque. A cette époque, on assiste à une bataille de caricatures entre cléricaux et anticléricaux.

Une congrégation est une association de religieux. Ces congrégations demandent un statut légal à l’état. Cependant, l’état est en pleine laïcisation donc leurs demandes sont souvent refusées.

1 p 370 : Des moines sont chassés de France au nom de l’anticléricalisme.
1904 : Rupture des relations diplomatiques entre le France et le Pape. Donc le concordat ne peut plus fonctionner.
1905 : séparation  des églises et de l’Etat.
2 p 366 : loi d’apaisement, une liberté de conscience est affirmée. L’état ne subventionne plus l’exercice de la religion et le clergé n’est plus rémunéré par l’Etat.
Le bâtiment, l’église, appartient à la commune. Elle assume l’entretien de celle-ci mais son fonctionnement est géré par les fidèles.

Les juifs et les protestants acceptent sans problèmes cette loi. En revanche, le Pape proteste.
4p.367 : Le Pape utilise de nombreux arguments religieux et juridiques.

5 p 367 : Des inventaires sont organisés dans les églises. Dans de nombreux endroits, les fidèles appuient la déclaration du Pape, résistent en empêchant les inventaires. Ils barricadent les églises.

II-                  L’apaisement et la sécularisation de la société au XXème siècle
La sécularisation est le fait que la religion prenne de moins en moins de place. Cela désigne aussi l’opposition entre le clergé et les laïcs

4 p 99 : Un prêtre béni trois soldats. La religion dit qu’en croyant en Dieu, on gagnera la guerre. Il est dit que Dieu est du côté des allier et quelle va aider à combattre les allemands.
En 1921, les relations diplomatiques reprennent et en 1924 le Pape accepte la laïcité.

Cependant, cette situation est contrastée au cours de la Deuxième Guerre Mondiale. La grande majorité des évêques soutient le régime de Vichy.

Mais, il existe une Résistance chrétienne.
4p 115 : des chrétiens cachent les juifs chez eux. Le réseau « témoignage chrétien » protège les juifs. Les évêques dénoncent même la déportation des juifs.


Depuis la fin de la Seconde guerre, de nombreux changements :
-          1946 : principe de la laïcité inscrit dans al constitution
-          Le pourcentage de catholiques ne cesse de diminuer.

  
     Religion
      1987
       2009
     Catholiques
      75 %
     64%
     Messalisants
      6%
     4.5%
      Sans religion
      21%
      28%

-          La société se sécularise. Cependant, l’Eglise catholique est toujours opposée à la contraception, l’avortement, l’euthanasie et le mariage homosexuel.
-          Développement de l’islam en France

1974 : arrêt de l’immigration de travail. Les ouvriers de France ont le droit d’amener leur famille.

Il n’y a pas de lieux de culte adaptés pour tous ses nouveaux musulmans arrivés en France avec leur famille. Montée du courant politique de l’islamisme. Les musulmans sont frustrés, ont du ressentiment.



III-                Toutefois, une société encore imprégnée de la culture chrétienne et face à de nouvelles revendications


a)      La culture chrétienne
-          Le calendrier chrétien
-          Les grands événements et cérémonies publiques (naissances, mariages etc)  se passent à l’église
-          Mort d’un soldat : la République ne prévoit pas d’alternatives à la cérémonie publique et religieuse
-          Les écoles « libres » ou privées. La loi Debré de 1959 : si l’établissement s’engage à suivre les programmes du public il reçoit une aide financière de l’état.

b)      De nouvelles revendications
L’affaire du voile : les jeunes filles voilées en cours et qui ne vont pas aux cours de biologie et d’EPS. Cela crée des tensions. L’état a besoin d’une sorte d’interlocuteur pour communiquer avec les représentants des religions. En 2003, la création du CFCM (Conseil Français du Culte Musulman) va permettre cette communication. En 2004, on interdit le pot de signes ostensibles religieux à l’école.


Conclusion :
Les républicains ont commencé par rendre l’école laïque puis ils ont, en 1905, séparés les Eglise de l’Etat. L’apaisement entre les laïcs et les cléricaux après les Première Guerre Mondiale aboutit à une réaffirmation de la laïcité en 1946 dans la constitution de la IVème République. Puis, la loi Debré a facilité la coexistence d’un enseignement « libre » avec l’enseignement publique. A partir des années 80, l’école doit faire face à des revendications identitaires. Face à elles, la laïcité de l’école publique est réaffirmée. Toutefois, les polémiques autours des questions religieuses peuvent voir le jour très rapidement. L’apaisement est superficiel.